vendredi 27 juin 2014

Prologue - Une mélodie



Cloud City était une immense ville peuplée de dizaines de gratte-ciels surplombant ses rues rectilignes, et qui, chaque jour, trépidait d'animation. Elle abritait une importante population qui faisait vivre cette géante cité, brillant le jour comme la nuit. Malgré l'agitation quotidienne, Cloud City avait la particularité d'être un endroit extrêmement agréable. Les habitants ne paraissaient pas dérangés par le grondements des voitures qui défilaient sans cesse sur les routes, où par le brouhaha qui s'élevait des foules. C'était vraiment un endroit où il faisait bon vivre.
Mais ce n'était pas cela qui rendait Cloud City si spéciale. En effet, la ville ne portait pas son nom pour rien ; elle était bordée de nuages. Elle s'élevait dans le ciel, et personne n'avait idée de ce qui se trouvait sous la masse nuageuse. Étrangement, personne n'avait jamais cherché à le savoir. Et pourtant, aucune ressources ne venait jamais à manquer.
Tout cela paraissait parfaitement normal pour chacun des habitants de Cloud City.
Quant à moi, je suis l'un de ces habitants.


Je m'appelle Edward, et, depuis aussi longtemps que je puisse me souvenir, j'ai toujours vécu ici avec mes parents. J'ai toujours eu l'impression de connaître ce lieu comme ma poche, il m'est si familier. J'ai même la certitude de savoir l'existence de recoins que je n'ai jamais explorés. Je ne m'imagine pas quitter cet endroit, la vie à Cloud City est tellement agréable. Et puis, où aller ? Il n'y a rien d'autre que des nuages au-delà des frontières de la ville.
Cette nuit, j'étais penché sur le rebord de la fenêtre et j'observais silencieusement les voitures qui défilaient dans la rue d'en bas. Ce spectacle pourtant banal me captivait. Chaque soir je penchais ma tête par la fenêtre de ma chambre et j'écoutais, je regardais, sans jamais m'en lasser. J'y passais des heures entières même, car je ne dormais pas. Non, je n'étais pas comme la plupart des adolescents de mon âge. Moi je ne fermais pas l’œil de la nuit, je ne dormais jamais. Cela n'inquiétait pas mes parents, ils savaient bien que je pouvais enchaîner les nuits blanches sans la moindre trace de fatigue. J'aimais la nuit.
Une de mes autres occupations à la tombée du jour était d'observer les nuages qui se mouvaient majestueusement autour de la ville. Comme tout le monde ici, je ne me souciais pas de savoir ce qu'il pouvait bien y avoir au delà de ces immenses volutes blancs. Les regarder se déplacer me suffisait. Ainsi, je pouvais guetter patiemment les premières lumières de l'aurore et me préparer à entamer la journée.
Je descendis les escaliers vers la cuisine, on entendait la radio allumée d'ici. Ma mère, qui se trouvait déjà là, préparait du café. Sans se retourner, elle devina ma présence :
« Bonjour Edward. 
-Bonjour Maman. »
Ma mère était une personne très douce et sensible. Elle ne s'énervait jamais, et faisait preuve d'un tempérament calme et posé. Je ne pouvais jamais rien lui cacher, car elle devinait toujours quand quelque chose n'allait pas.
Avant de m'être assis à table, je remarquai l'absence de mon père :
« Où est Papa ? 
-Il avait une réunion tôt ce matin, il a dût partir plus tôt. »
Mon père lui était un personnage plus nerveux que ma mère, plus stressé, sans doute par son travail. Il rentrait assez souvent tard partait régulièrement en voyage d'affaire. Ils formaient un sacré duo, avec ma mère, tous deux étaient opposés dans leurs caractères respectifs. Cependant, mon père pouvait lui aussi être très calme et apaisé, pendant ses jours de congé, ou les vacances par exemple.
Mon caractère à moi était plus proche de celui de ma mère : je ne m'inquiétais que de peu de choses, et j'étais de nature distrait et pensif. J'aimais me perdre dans des rêveries infinies et d'interminables pensées. Et tout en disant cela, j'étais en train de sombrer dans les profondeurs de mon esprit devant mon petit déjeuner.
Un détail capta soudain mon attention : la radio se mit à diffuser un morceau qui m'interpella. C'était une ballade au piano, apaisante et envoûtante. Elle m'évoquait beaucoup de sentiments, de la nostalgie, de la mélancolie, des regrets. Cette chanson me disait vaguement quelque chose, je l'avais certainement entendue quelque part... Mais où ? Je demandai à ma mère :
« Maman, tu ne connais pas cette musique par hasard ?
-Mmm, non, elle ne me dit rien. Mais en tout cas, elle est vraiment très jolie... Pourquoi tu me demandes ça ?
-Oh, pour rien. Je voulais juste savoir. »
J'en concluais que cette mélodie devait certainement ressembler à une que j'avais déjà entendue. Quelques minutes plus tard, elle céda la place à une autre chanson sur la radio.
Je finis mon déjeuner, puis j'allai chercher mes affaires pour partir au lycée. Je saisis mon sac, et adressai un dernier mot à ma mère :
« A ce soir Maman.
-Bonne journée, Edward. »

Puis, sans un bruit, je quittai la maison en refermant la porte derrière moi.

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